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La Pièce

Distribution

Auteur: 
Jules Renard 

Metteur en Scène 
Michel Pilorgé et Jean-Philippe Ancelle 

Décor et conception graphique de Gérard Roveri.

Avec 
Morgane Walther, Poil de carotte 
Michel Pilorgé, M. Lepic 
Annie Monange, Mme Lepic 
Brigitte Aubry, Mme Lepic (en alternance) 
Alexia Papineschi, Annette 

François Lepic, adolescent surnommé Poil de carotte, vit entre un père indifférent et une mère qu’il craint. Une crise couve depuis longtemps, entre la mère et le fils. Mais l’interdiction faite par Mme Lepic à Poil de carotte d’accompagner son père à la chasse rapproche enfin ces deux derniers grâce à l’aide bienveillante d’Annette, la nouvelle servante bien décidée à dénoncer cette injustice : « Sans Annette, la pièce n’existerait pas. » commentera Jules Renard.
Si Poil de carotte est un enfant persécuté, il est aussi un adulte en devenir qui a sa part de responsabilité dans les rapports de violence qu’il entretient avec ses parents.
« Pris isolément, cet homme est un brave homme, cette femme une brave femme, et cet enfant d’une très bonne nature mais en contact les uns aux autres ils ne savent que se blesser, s’écorcher et se heurter. Ils ignorent comment s’aimer et ne prennent aucune précaution pour manier cet objet d’art qu’est le coeur humain. »
Poil de Carotte est l’histoire d’un enfant, mais aussi celle d’un père et d’une mère ne s’aimant plus. Un enfant qu’ils n’aiment pas puisqu’ils ne l’ont pas désiré. M. Lepic au cours du récit fera ce terrible aveu à son fils...
La révélation courageuse d’un père, l’acceptation courageuse d’un fils et un récit courageux brisant l’image de la famille. Ni faux-semblant ni convenance mais bien de l’amour véritable.
Disant lui-même : « Le père et la mère doivent tout à l’enfant, l’enfant ne leur doit rien », Jules Renard décrit une famille rongée par le silence et le refoulement qui, en dépit de cette noirceur, est animée d’une grandeur d’âme et empreint d’humanité. 


L'auteur

Giraudoux raconte que, rendant visite à Jules Renard un dimanche où il fait très beau... 
"où le bonheur de l'hiver éclate même sur la gare Saint-Lazare", et trouvant l'écrivain morose, distrait, pas du tout causant, il lui propose de revenir un jour où il serait moins occupé : "Je ne suis pas occupé, dit Jules Renard. Je suis malheureux. Non. Tout le monde va bien chez moi. Ma femme m'aime, mes enfants sont charmants. Mes amis sont dévoués. Ma pièce a du succès. Mes livres se vendent. Le chien de la concierge aussi m'adore. La famille, l'amitié, le travail, tout me réussit. Mais je suis malheureux. Il n'y a pas de remède. Pour que j 'en arrive à vous dire à brûle-pourpoint à quel point je suis malheureux, à vous que je ne connaissais pas voilà dix minutes, c'est qu'il n'y a pas de remède. En tout cas, cela me soulage de n'avoir pas à jouer l'homme comblé et satisfait avec vous... Je vous remercie donc de m'être inconnu et comme vous ne reviendrez jamais me voir, je ne suis pas fâché que quelqu'un considère qu'en me voyant, il a vu le malheur même."
Le malheur même ? Quel malheur ? Difficile à dire.
Le malheur d'être écrivain ? Le malheur d'être Poil de Carotte ?

"Si j'étais tout à fait sincère, je dirais que je n'ai pas de sympathie pour Monsieur Renard : il m'humilie, je sens en lui des perfections qui m'offensent".
Léon Blum

"J'admire Jules Renard comme s'il était mort. Je le relis comme un classique... Et vive la littérature française."
André Gide

La presse

LE GRAND THEATRE DU MONDE

C’est la pièce de l’écrivain que mettent en scène Jean-Philippe Ancelle et Michel Pilorgé au Lucernaire. Un joli travail, tout en fidélité et dans le rôle de l’adolescent, une jeune comédienne pleine de charme, Morgane Walther. Souvent, au théâtre, on retrouve Poil de carotte. L’adolescent imaginé par Jules Renard touche, émeut, pose des questions qui concernent chacun. 
Jules Renard lui-même a composé une pièce de théâtre. Souvent les metteurs en scène préfèrent puiser dans le roman la matière des
spectacles qu’ils montent, étoffant notamment la partition de Madame Lepic, la maman rugueuse de cette famille dans laquelle l’amour n’a guère de place et l’expression des sentiments moins encore. 

Ici, c’est la pièce qui est jouée : l’essentiel repose sur la soudaine flambée d’affection entre Poil de carotte et son père, Monsieur Lepic,  qui ne s’est jamais intéressé à lui. D’ailleurs, ici, les enfants ont très peu de place : ils ne sont là que pour les deux mois de vacances d’été et, au cours de la pièce, François, surnommé Poil de carotte, demande à son père de demeurer toujours au collège, de ne pas rentrer à la maison pour les vacances...  Sa mère (Brigitte Aubry, que nous avons vue et Annie Monange qui joue en alternance) est très sévère et n’aime que son autre enfant (qui ne paraît pas). Elle rudoie Poil de carotte et, ce jour là, elle l’empêche d’accompagner son père à la chasse. Comme la nouvelle petite bonne, Annette (Alexia Papineschi) rompt la loi du silence imposée par Madame Lepic, le père est mis au courant des raisons du refus soudain de son enfant de l’accompagner. Cela délivre la parole et même un peu les sentiments et leur expression. Là est le propos de Jules Renard. 
On l’a dit, la partition de Madame Lepic est assez brève dans la pièce de l’écrivain de La Bigote. Mais le jeu précis et sensible, jusque dans la dureté du personnage, de Brigitte Aubry, impose cette figure de mère rigide. N’oubliez pas que Annie Monange aussi, joue Madame Lepic. 
Dans un décor qui laisse une belle liberté aux interprètes (Gérard Roveri qui a également dessiné l’affiche ci-dessus), surgit la gentille
Annette (fraîche et sympathique, Alexia Papineschi). 
Les échanges entre le tout jeune homme et la jeune fille sont heureux. Jules Renard les aime, ces deux là. On l’a dit, Poil de carotte, que son père, enfin, va appeler François, est joué par une jeune comédienne, ainsi que cela arrive très souvent. Morgane Walther possède un vrai tempérament. Evidemment, lorsque l’on est une fille et que l’on joue un jeune garçon, on a tendance à prendre des postures, faire des gestes, ceux que l’on croit être ceux d’un “garçon”. 
Morgane Walther peut se faire plus confiance : la convention théâtrale est intériorisée par le spectacteur. C’est ce que dit Poil de carotte qui nous intéresse, ce qu’il parvient à dire à son père et les confidences que ce dernier lui fait...aussi cruelles soient-elles. 
Face à elle, dans le rôle de Monsieur Lepic, Michel Pilorgé co-signe la mise en scène avec Jean-Philippe Ancelle. Un bon rythme, une bonne utilisation de l’espace, une juste direction des acteurs.  Michel Pilorgé est un comédien dense et humain. Il laisse à Monsieur Lepic ce qu’il a de gourd dans le maniement de l’expression de quelques sentiments, il ne craint pas ce qu’il y a de brutal dans cet homme qui, lorsqu’il demande à son fils de l’accompagner à la chasse, ne lui adresse pas la parole. Jules Renard sait bien que de nombreux êtres humains sont des analphabètes du sentiment. Ils ne savant pas s’exprimer. Mais dans Poil de carotte, il y a quelque chose de beaucoup plus dur, de beaucoup plus violent, que le spectacle n’étouffe en rien...On rit, on s’étrangle. On demeure sur l’énigme de la méchanceté de Madame Lepic... 
— Armelle Héliot le 23 décembre 2012
Michel Pilorgé confère au personnage un caractère bonhomme et bourru très convaincant. 
Morgane Walther donne à la fragilité adolescente de Poil de Carotte toute son ambiguïté maladroite.
— Spectacles Sélection, la lettre des amateurs d'art et de spectacles
Une belle réussite… Très intelligent… Morgane Walther est très juste… Texte vraiment profond. A découvrir en famille.
— Emission Théâtre sans frontière
Idéal pour sortir en famille, la pièce de Jules Renard est bien mise en scène et interprétée. Dans le rôle-titre, la jeune Morgane Walther a beaucoup de charme. L’avis du Figaro : ***
— LE FIGARO 21/12/2012 - Culture & Vous
Morgane Walther incarne Poil de carotte avec justesse… Michel Pilorgésait être à la fois un personnage d’émotion et une carapace… Cela paraît d’un autre âge, tourné comme un film en noir et blanc qui serait repeint en couleur. Et c’est pourtant très attachant.
— WT WEBTHEA
Mise en scène, sobre, fine, touchante… Une troupe de comédiens sensibles, exigeants… Michel Pilorgé est un formidable “Papa Lepic”. 
Brigitte Aubry, excellente…(en alternance avec Annie Monange, efficace également). Mention spéciale à l’exquise Alexia PapineschI, petite servante qui apporte l’espoir et l’amour et en a le visage… Morgane Walther, Poil de Carotte, se sort bien de l’exercice périlleux…
— froggy's delight
Dans cette mise en scène simple, épurée, le texte ressort avec force. Le public est pris par cette histoire… Du bon théâtre familial.
— lamuse
Poil de carotte séduira petits et grands car la mise en scène – et le jeu des comédiens – s’écrit avec un M majuscule pour Merveilleux.
— Philippe Delhumeau - La théâtrothèque
Morgane Walther incarne Poil de carotte avec beaucoup de charisme,  tour à tour rebelle et émouvant, fier et douloureux et une vitalité toute adolescente… Michel Pilorgé donne une belle épaisseur à son personnage… Annette, incarnée avec humanité, malice et bon sens par Alexia Papineschi… Brigitte Aubry Madame Lepic, d’un simple geste, d’un seul regard rend toute la complexité du personnage.
— Nicole Bourbon - Reg'Arts
Mise en scène alerte et sensible de Michel Pilorgé et Jean-Philippe Ancelle… Spectacle de qualité…
— Thierry de Fages - Pharco
Michel Pilorgé, qui met aussi en scène avec Jean-Philippe Ancelle, compose un M. Lepic, avec émotion... Morgane Walther campe un adolescent rebelle,  disert et attachant. Les scènes qui les réunissent sont d’une belle intensité.
— Blog Spirit. par D. Dumas
Michel Pilorgé excellent comédien, fait aussi avec brio le difficile travail de metteur en scène… C’est un texte bouleversant, entre rire et larmes, il faut s’en imprégner pour mieux aimer ses enfants (ou ses parents)
— Scènes en Ré
Morgane Walther interprète brillamment et sans forcer le trait… »  Un spectacle à voir en famille pour faire découvrir ou redécouvrir à nos préados
l’un des classiques de la littérature française.
— Patrick Savey - leguidetheatre.com
Morgane Walther joue l’adolescent avec sensibilité et énergie. Le spectacle, un peu classique et sage, est néanmoins attachant.
— Télérama
La compagnie Acamas nous livre une très jolie version de l’œuvre autobiographique de Jules Renard. Jean-Philippe Ancelle a choisi d’accentuer le propos sur la dure relation père-fils que Michel Pilorgé et Morgane Walther interprètent à merveille. Un classique à voir dès 9/10 ans.
— Pariscope 23/01/2013